La gymnastique, entre le jeu et le rêve
La carrière d’une gymnaste est particulière parce qu’elle commence et se termine souvent avant que les athlètes des autres sports aient vraiment amorcé la leur. Cela permet de rencontrer des championnes de 20 ans qui ont un bagage d’expérience digne d’un vétéran de la LNH – enfin, presque – ou des espoirs de 12 ans qui s’enthousiasment encore à l’idée de partir en voyage !
Zoé Allaire-Bourgie est de la deuxième catégorie. Elle prendra part ce week-end à l’International Gymnix, sa première compétition internationale junior au sein de l’équipe canadienne. Pour elle, c’est une grosse affaire.
« J’ai hâte de performer devant le public, hâte d’aider mon équipe à obtenir le meilleur résultat possible. Je sais que je ne vais pas là pour gagner, qu’il s’agit d’une première expérience pour moi, mais j’entends bien en profiter !
À 12 ans, la pression est une notion « relative ». « Je ne pense pas que je serai dérangée par le public ou l’importance de la compétition. Je connais la plupart des autres gymnastes, elles sont un peu plus vieilles, mais pas beaucoup. Et je suis capable de me concentrer sur ce que j’ai à faire. Mon rêve serait de participer aux Jeux de 2020, à Tokyo, et je dois m’habituer à ça. »
Zoé n’en est encore qu’au début de sa carrière internationale. Son entraîneuse, Katerine Dussault, insiste d’ailleurs : « C’est une étape importante pour elle, mais ça reste aussi très excitant ! La gymnastique est un sport exigeant, mais elle apporte beaucoup aux jeunes athlètes. À cet âge, les filles s’amusent !
« L’année dernière, nous sommes allées en Belgique pour une compétition et je me souviens combien les filles ont été impressionnées quand nous avons visité un château », raconte Dussault, une ancienne gymnaste qui a 20 ans d’expérience comme entraîneuse au club Gymnix. « Zoé est inscrite à un programme sport-études, elle a un bel équilibre de vie, même si le sport prend beaucoup de place. »
Le plaisir est encore là, plus tard, quand, comme Ellie Black, on a deux éditions des Jeux olympiques derrière nous. La gymnaste de Halifax, cinquième du concours général individuel à Rio, est la porte-parole de l’International Gymnix, une occasion pour elle de faire partager ses connaissances.
« La gymnastique peut-être très dure physiquement, avec les entraînements, les mouvements à répéter sans cesse, les petites blessures qu’il faut endurer, explique la gymnaste de 21 ans. Il faut savoir être à l’écoute de son corps, savoir doser ses efforts, de façon à durer. »
Ellie se reconnaît souvent dans les jeunes athlètes qui, comme Zoé, font leurs débuts au niveau international. « J’ai apprécié toutes les étapes de ma carrière jusqu’ici et j’espère amasser d’autres beaux souvenirs.
« Cette année, les Mondiaux de gymnastique seront présentés à Montréal [du 2 au 8 octobre] et j’espère y être. Plus tard, je sais que je resterai impliquée dans la gymnastique. Ce sport m’apporte tellement, j’ai hâte de redonner aux jeunes ! »